Climousse a écrit : Eric est photographe professionnel, et s'efforce de vivre de son métier. Du coup, tout travail effectué par des amateurs et publié, est à son sens du boulot perdu pour les professionnels, et une concurrence déloyale, compte-tenu des tarifs (Eric, corrige-moi si je me trompe, bien sûr).
Bonjour Climousse,
Merci, je me sens moins seul...
Je n'ai rien contre Elodie en particulier, ce qui est agaçant, c'est que Elodie par-ci, truc par là, la presse locale ne bosse qu'avec des personnes se fichant (heureux soient-elles) pas mal des cotisations et même d'être payées au lance-pierre.
C'est ce que je disais encore hier à un manager : c'est toujours le même souci, il y a d'un côté les labels/managers qui n'ont pas de budget pour les photos et de l'autre, les photographes qui n'ont pas d'autres choix que d'en avoir un pour renouveler leur matériel, financer leurs déplacements, etc.
C'est beau de vivre d'amour et d'eau fraîche, je suis preneur, sisi.
On m'a envoyé une fois un magazine (un torchon) qui n'était seulement illustré que de photos "Fotalia", soit 1/5 euros la photos.
Même Elodie ne peut déjà plus concurrencer ce système...
Donc après tant pis si je passe pour un pisse je ne sais quoi, un aigri, etc.
Je suis passionné, entier, parfois sec, mais jamais méchant. Les joies d'internet ne permettent pas toujours de faire la nuance...
Il me semble que Ann65 dépense à l'occasion pas mal d'énergie aussi pour défendre sa fonction. je dois m'excuser de défendre la mienne ? Attendre que UPC le fasse (ironie) ?
Climousse a écrit : C'est la même logique qui nous fait nous, rédacteurs, hurler dès que nous voyons un étudiant qui propose ses services gratuitement, ou à des tarifs dérisoires parce que... pour le même prix il trouve ça plus chouette que du baby-sitting.

Je pense que tu peux comprendre que nous, dont c'est le métier, réagissions de façon souvent épidermique.
Ce sont les mêmes qui pleurent parce que leur père garagiste a fermé boutique, etc. en raison du travail au noir.
Jusque ici tout va bien est le mot d'ordre.
Soit.
Climousse a écrit :Pour que tu puisses comparer, les photographes professionnels que je connais sont payés entre 200 et 400 euros bruts la journée, parfois en salaire, parfois en droits d'auteur. Tu vois bien que la différence est importante entre ce qu'on te propose, et ce que perçoit un professionnel.
J'ajoute que pour accepter 200 euros la journée, il faut des conditions particulières, du style partenariat régulier assuré, vente des photos assurée, etc.
Sinon, c'est déjà pas cher payé...
Dans le cas qui nous occupe, je ne me vois pas sortant toute une journée pour quelques 50 euros net.
Climousse a écrit : Pour un rédacteur, par exemple, Russel évoquait une fourchette entre 50 et 150 euros le feuillet (un tiers de page Word, grosso modo) en salaire brut, plus congés payés et treizième mois, quand un correspondant local de presse était payé, dans mon hebdo, entre 5 et 15 euros l'article (en général entre un demi et un gros feuillet). En contrepartie, évidemment, la publication n'attend pas un travail de professionnel. Mais c'est autant de travail qui progressivement échappe, justement, aux professionnels ! Et surtout, c'est un cercle vicieux : qui dit bas tarifs dit travail de moindre qualité (même s'il y a de très bons amateurs), et un travail de moindre qualité se paie moins cher. CQFD. C'est un problème très important dans le métier, et je pense que tu dois en être consciente.
Je connais une CLP payée 20 euros la sortie... C'est-à-dire texte et photos, généralement effectué le dimanche ou le soir après 21 heures.
Elle est à la retraite... "Cela paie mes clopes" dit-elle. Je suis ravi de payer ET sa retraite ET en quelques sortes ses cigarettes...
Il y a en effet de très (très) bons amateurs...
Ils ont l'œil, mais aussi, j'y reviens, parfois un meilleur matériel que certains "pro" de ma connaissance. Le problème n'est pas l'absence de talent ou de sérieux, mais de tout orgueil, cédant leur photo pour la gloire.
Climousse a écrit : Ceci étant, tu n'es évidemment pas responsable du fonctionnement de la presse
Je vais m'interdire tout rapprochement douteux, mais on est pas obligé d'accepter n'importe quoi comme collaboration en prétextant que tout le monde fait comme cela et que c'est comme ça et pas autrement.
Bon, voilà, comme ça j'aurais au moins mérité de passer pour un pisse je ne sais toujours pas quoi.
