Journaliste depuis une dizaine d'années, dont plus de la moitié en piges, je galère vraiment à placer des piges et donc à en vivre... Il y eu une époque où cela allait, mais les maternités m'ont un peu éloignées de la recherche de piges (je restais sur mes quelques acquis, plus confortables aussi au niveau emploi du temps) et je ne pige guère plus que pour 500€ par mois, c'est la cata. Quand je cherche, soit je n'intéresse plus le marché (à 35 ans, quelle misère) puisque je n'ai pas de réponse (j'imagine que d'autres pigistes sont plus compétitifs que moi, je veux bien le reconnaître), soit je suis trop chère et de plus en plus d'entreprises trouvent des rédacteurs qui travaillent à moindre coût (si je vous disais à combien certaines personnes que je cotoye, qui se sont spécialisées dans le web travaillent, au feuillet, vous tomberiez de votre bureau - BREF).
Je ne cherche pas de remède miracle, cela fait trois ans que je galère à placer des piges en dehors de mes collaborations régulières, mais des soucis de santé m'ont aussi éloignée de ces préoccupations (la faute à pas de chance).
Résultat, la carte de presse, je peux m'asseoir dessus, le fait que je travaille un 4/5 ne représente rien en pige (j'ai mon mercredi pour mes enfants, mais en piges, on s'en fiche) bref, je ne sais plus trop à quel saint me vouer si je puis dire : pour avoir des piges et me faire payer, il me faut la carte de presse (que je n'ai pas renouvelée depuis au moins 5 ans, damned !) mais sans revenus conséquents, pas de carte de presse.
Une solution se présente à moi mais je sens que ce n'est pas top et je suis quasi certaine que vous avez des choses à en dire alors voici ma vraie question : et si je passais en auto-entrepreneur pour certains travaux. J'ai eu des opportunités qui me sont passées sous le nez car je n'étais pas indépendant - je sais bien que c'est pas top de ne pas être salariée - mais franchement quand je vois les arguments qu'on me rétorque en face, je vois que l'auto-entreprenariat est bien plus courant que l'on ne le pense. C'est pas que c'est bien ou pas bien, mais j'ai l'impression que de plus en plus d'entreprises (hors les grosses entreprises de presse) usent et abusent de ce truc pour faire bosser sur des travaux rédactionnels. Et que je n'ai pas le luxe de pouvoir refuser en disant "je veux du salaire" ---> l'ayant déjà fait, on m'a fait comprendre que "tant pis", ça se fera sans moi.
Qu'en pensez-vous? Je suis sûre que vous allez m'en dissuader, j'entends bien, je comprends même, mais je suis tellement au bout du bout financièrement que je suis prête à tout pour renflouer les caisses !
Faire de la comm, j'y ai pensé, mais je ne sais pas où ça se trouve : on me dira "t'as qu'à chercher", je n'ai pas trouvé ou alors, quand j'ai trouvé, j'ai essuyé des refus : trop chère, quand je demande un feuillet à 75€ (en comm' en plus, ce qui n'est pas élevé) - me brader, non merci, mais j'ai l'impression que c'est le cas de pas mal de pigistes

Heureusement certains fonctionnent bien, je suis sûre que parmi vous il y a des happy pigistes, mais moi je ne m'en sors pas financièrement
Une question supplémentaire : si je laissais tomber la carte de presse (qui n'est pas compatible avec l'autoentrepreneur si trop de revenus hors presse), est-ce que je pourrais continuer à piger pour des canards qui payent en salaire. En gros, cumuler salaires de presse + rédaction avec statut d'auto-entrepreneur pour des missions ponctuelles?
MERCI d'avoir lu ce pavé et merci pour vos éventuelles réponses
Une pigiste paumée