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par olivier DMP » 11 janv. 2006, 18:02
Je suis Olivier Spinelli, gérant de l’entreprise DMP.
Nous ne pouvons pas laisser les affirmations de Mr Gauthier, qui se fait ici appeler " Proxy " sans réponse. Mais surtout, au delà de ce " droit de réponse ", nous espérons contribuer positivement au débat lancé sur ce forum sur le statut des journalistes et des auteurs.
Notre entreprise emploie effectivement de nombreux journalistes, fixes et pigistes, titulaires de carte de presse. Il se trouve qu’elle publie aussi, dans des publications spécifiques, des textes uniques et originaux d’auteurs experts dans leur domaine.
Mr Gauthier, qui a notre connaissance n’est pas titulaire d’une carte de presse, n’a collaboré que très occasionnellement avec notre entreprise, et jamais dans le cadre d’un lien de subordination, fait partie de ces auteurs.
Nous avons été interrogé récemment sur son cas par l’URSSAF et les AGESSA.
Ces organismes ont eux-mêmes confirmé cette position. Que pouvons-nous faire de plus ?
Aujourd’hui, pour des raisons qui lui appartiennent, Mr Gauthier demande aux conseil des prud’hommes de Bordeaux de dire qu’il est salarié de l’entreprise. Saisi en référé, le Conseil s’est déclaré incompétent et a renvoyé, à notre demande, l’affaire sur le fond.
Nous souhaitons en effet voir trancher le principe, car au-delà des questions de statuts, certes très importantes, il s’agit bien d’une question qui touche à la nature même de nos métiers.
Un auteur et un journaliste, ça n’est pas la même chose. Par exemple, nous ne demandons pas à un auteur expert dans son domaine d’être un enquêteur. Nous n’attendons pas de lui un article " objectif ", et nous ne lui demandons même pas de respecter la déontologie des journalistes professionnels.
Nous attendons en revanche un texte personnel, nourri de son seul point de vue et de ses connaissances particulières d’experts. C’est cela que nous " achetons ". Nous ne réécrivons pas son texte, dont il est libre de définir lui-même le sujet, l’angle et le style rédactionnel.
De notre côté, notre intervention se borne à décider de publier ou non.
La différence entre un auteur et un journaliste est fondamentale et n’est donc pas seulement statutaire.
Il ne nous semble pas anormal, dans ces conditions, de rémunérer les auteurs comme des auteurs et les collaborateurs qui font un travail de journaliste comme des journalistes. Ca tombe même sous le sens.
Cela dit, c’est vrai qu’il y a souvent des abus. Trop d’éditeurs, souvent par manque de moyens, pensent qu’ils font des économies en payant leurs journalistes comme des auteurs. C’est un mauvais calcul. D’une part parce que la différence n’est pas significative, d’autre part parce-qu’en intervenant de cette façon sur le statut de leurs collaborateurs, ils privent leurs lecteurs de la spécificité du travail journalistique, celui-ci n’étant plus ni exigé ni exigible. A la longue, c’est la qualité même de nos magazines qui s’appauvrit, entraînant la désaffection des lecteurs, et expliquant peut être la crise dans laquelle notre secteur d’activité se trouve plongé.
Merci à ce forum de m’avoir permis de répondre à Mr Gauthier et je l’espère d’avoir contribué utilement au débat.