Message non lu
par Neil » 29 déc. 2005, 20:45
Bonjour,
J'apporte, pour mon premier message, ma modeste pierre à l'édifice...
Facturer ses travaux est effectivement un problème quand on pige à droite à gauche, notamment pour des boîtes hors-presse (celles qui paient le mieux). En théorie, vous devriez être payé(e) en salaire, mais souvent les agences essaient d'esquiver la question car elles ne sont généralement pas gagnantes dans l'affaire (risques de prud'hommes, transformation automatique des CDD consécutifs en CDI, dépassement du seuil de 20 salariés, paperasse, gestion plus compliquée...). Comme les droits d'auteur sont en théorie interdits pour ce type de prestations (les boîtes risquent un redressement URSSAF si elles se font prendre), il ne vous reste plus que le portage salarial. Problème : il est plus difficile de savoir exactement quelle somme vous reviendra, et de surcroît vous abandonnez environ 10 % à la société de portage qui vous établit les contrats.
C'est une solution envisageable, pas trop compliquée, mais bien évidemment pas idéale...
Quant à l'inscription à l'URSSAF, cela peut être intéressant si vos piges hors-presse devenaient régulières. Mais en-dessous 10 000 euros/an minimum, ce n'est pas la peine d'y penser à mon avis car il y a des paiements forfaitaires obligatoires et incompressibles (il existe des cas d'exonérations, mais il faut entrer dans les cases, comme d'habitude). Et pour la retraite, il faut savoir que l'on côtise à perte (comme pour les droits d'auteur sans être enregistré aux AGESSA) si l'on reste inscrit moins de 10 ans, d'après ce que j'ai compris. Vive la France !
Sinon, pour info, une inscription à l'URSSAF ne s'improvise pas car cela revient à créer une société, avec tout ce qui va avec (bilans, comptable, responsabilité, etc.). Perso, j'ai eu toutes les peines du monde à m'enregistrer auprès de l'URSSAF... car ils ne voulaient pas de moi, estimant que je devais être payé sous forme de salaires ! Ils ne voulaient rien entendre lorsque je leur expliquais que je n'avais pas le choix et que c'était ça ou perdre certaines collaborations. Une caricature de fonction publique ! J'ai dû m'y reprendre à deux fois et faire intervenir la cheftaine pour obtenir gain de cause. Et je connais d'autres personnes dans ce cas. Un conseil, si vous deviez franchir le pas : n'utilisez JAMAIS le mot JOURNALISTE car dans leur esprit étriqué, JOURNALISTE = SALARIé (même discours que les syndicats qui, en la matière, sont à côté de la plaque même si cela part d'un bon sentiment, car le monde évolue).
Utilisez en outre les mots CLIENTS et pas EMPLOYEURS, et dites-leur que vous créez une activité de conseil en com (ou graphiste, ou webmaster, ou un truc de ce genre), mais surtout pas que vous l'exercez déjà car ils vous demanderons comment vous faisiez avant... Moi, j'avais été trop bavard, d'où les blocages rencontrés...
Bref, il faut ruser, et que l'Etat ne vienne pas pleurer si trop de monde pointe à l'ANPE...
En résumé, offrir à l'employeur différents moyens de paiement (factures, droits d'auteur, portage, salaire), ça peut aider pour trouver ou garder des collaborations (par ex, un magasin qui n'accepte pas les chèques ou la CB, ça énerve toujours). Ca permet en outre de proposer différents tarifs suivant les modalités de paiement, et d'être plus souple le cas échéant. Mais comme partout, rien n'est gratuit...
Voilà mon retour d'expérience, subjectif mais sincère...