Perles de journalistes
Re: Perles de journalistes
Pas de médaille en ski alpin pour la France ; en revanche, l'équipe de France… Télévisions nous a gratifiés de commentaires de haut vol durant cette quinzaine olympique. Un exemple parmi cent, entendu hier soir : X a un CV nettement plus achalandé que Y.
-
- Messages : 654
- Inscription : 06 févr. 2008, 19:21
- Contact :
Re: Perles de journalistes
Vous avez bégayé, cette nuit ? sourire...coco47 a écrit :coco47 a écrit :Il fallait qu’on y arrive ! On se doutait bien qu’à force d’écrire « il n’est pas prêt de… », « elle n’est pas prête de… » (qui offre l’avantage de s’entendre à l’oral) certains en arriveraient un jour à remplacer en toute circonstance la préposition près par l’adjectif prêt. Eh bien c’est fait ! J’ai lu dans le Parisien de jeudi dernier ceci : « On n’est jamais passé aussi prêt de la victoire. » C’était à propos des J.O. d’hiver, au Canada, ce pays où l’on dit ma blonde pour dire ma femme, ma fiancée, bref : ma meuf. Alors, chanterons-nous bientôt en chœur « Auprêt de ma blonde » ?
Dans un autre article de la même livraison, on apprend qu’une patineuse a adressé au public « tous pleins de mercis ».
Je termine avec cette légende dans le Parisien d’hier : « Parmi les médicaments qui seront moins bien remboursés figurent l’Hexomédine, un antisceptique […] »
Un antisceptique ? J’le crois pas !
C'est à se demander si le Parisien est vraiment corrigé, parce que, là, ils ont fait très fort !
Aïe… Déjà que « achalandé » est mal employé quand il s'agit des marchandises d'un magasin, ici c'est vraiment laid ! Quoique… on peut imaginer, dans le vrai sens du mot, que les CV des sportifs sont visités… par des chalands. Mais il n'y a rien à acheter, sauf X ou Y eux-mêmes, peut-être.porcile a écrit :Pas de médaille en ski alpin pour la France ; en revanche, l'équipe de France… Télévisions nous a gratifiés de commentaires de haut vol durant cette quinzaine olympique. Un exemple parmi cent, entendu hier soir : X a un CV nettement plus achalandé que Y.
Je profite de ce sujet pour ajouter que la mauvaise foi permanente des commentateurs sportifs m'agace au plus point.
Quand les français perdent, c'est parce qu'ils n'ont pas eu de chance…
Merde alors ! C'est si difficile que ça de dire tout simplement que les français ont été mauvais (ou moins bons que les autres) ?!
Re: Perles de journalistes
Moisson du jour : dans le Parisien (qui pour une fois n'en peut mais), cette phrase du rédacteur en chef de Télé-Poche : « On a peur d'être déceptif, d'en dire trop ou pas assez. »
Je connaissais réactif, intrusif et conclusif. J'avais découvert récemment contributif. Nous voilà avec un déceptif. Où s'arrêtera-ce ?
Mais on va encore dire que je coupe les tifs en quatre…
Je connaissais réactif, intrusif et conclusif. J'avais découvert récemment contributif. Nous voilà avec un déceptif. Où s'arrêtera-ce ?
Mais on va encore dire que je coupe les tifs en quatre…
Re: Perles de journalistes
Allez, un sourire dans la grisaille de la matinée. Le site du Figaro nous offre cette légende pour la photo illustrant un article concernant le procès qui occupe tous les médias en ce moment : Jacques Viguier à son arrivée au palais de justice d'Albi, lundi. À droite, son épouse Suzanne, la victime, qui était professeur de danse.
Re: Perles de journalistes
Excellent !
Mais il m'a fallu voir la photo pour comprendre...
Mais il m'a fallu voir la photo pour comprendre...

Re: Perles de journalistes
Oui, mais elle est excellente sans la photo justement ! Avec la photo aussi, mais on pense immédiatement à l'erreur concernant la personne photographiée et non à l'invraisemblance de l'information livrée par la légende.
Re: Perles de journalistes
J'ai d'abord cru que la légende concernait deux photos, dont une à droite où l'on voyait la victime.


Re: Perles de journalistes
Mardi à 19 h sur Europe 1. Le journaliste Patrick C. évoque un salarié de Renault qui s'est suicidé et a laissé une lettre « accusatoire ».
Encore et toujours le même travers : on veut étaler sa science en employant des mots savants, et on se plante…
Quand accepteront-ils de parler (et d'écrire) simplement, comme vous et moi ?
PS. Oui, oui, je sais : l'adjectif accusatoire existe, mais c'est un terme « technique » de droit qui n'a pas du tout le sens que lui donne notre ami d'Europe 1.
Encore et toujours le même travers : on veut étaler sa science en employant des mots savants, et on se plante…
Quand accepteront-ils de parler (et d'écrire) simplement, comme vous et moi ?
PS. Oui, oui, je sais : l'adjectif accusatoire existe, mais c'est un terme « technique » de droit qui n'a pas du tout le sens que lui donne notre ami d'Europe 1.
Re: Perles de journalistes
Dans la même veine, j'ai trouvé, dans les commentaires d'une émission de France Inter, le plus beau de tous : "anxiogénité". Ah, anxiogénité, c'est tout de même dur à battre !
Malheureusement, cela n'émane pas d'un journaliste, mais d'un vulgaire quidam (qui peut très bien, cela dit, être journaliste). Preuve que ce syndrome de la complication (de la complexification !!) touche effectivement tout le monde à présent.
Voici la citation entière, c'est encore meilleur :
Vos invités ne pensentils pas que la communautarisation de la politique (les vieux contre les jeunes, les chomeurs contre les travailleurs...) est un mode de gouvernance qui favorise l'anxiogénité et donc diminuer la réflexion du "peuple" (on réfléchit moins dans la peur)
Oui, si en plus on favorise l'anxiogénité, ça va trop loin, il a raison, il faut dire stop.
Bonne journée !
Amarilla
Malheureusement, cela n'émane pas d'un journaliste, mais d'un vulgaire quidam (qui peut très bien, cela dit, être journaliste). Preuve que ce syndrome de la complication (de la complexification !!) touche effectivement tout le monde à présent.
Voici la citation entière, c'est encore meilleur :
Vos invités ne pensentils pas que la communautarisation de la politique (les vieux contre les jeunes, les chomeurs contre les travailleurs...) est un mode de gouvernance qui favorise l'anxiogénité et donc diminuer la réflexion du "peuple" (on réfléchit moins dans la peur)
Oui, si en plus on favorise l'anxiogénité, ça va trop loin, il a raison, il faut dire stop.
Bonne journée !
Amarilla
Dernière modification par Amarilla le 11 mars 2010, 13:24, modifié 1 fois.
Re: Perles de journalistes
Et ça :
Interrogé par Jean-Michel Apathie lors de la matinale de RTL, la secrétaire d'Etat chargée de la Famille affirmait que cette jeune femme était "en situation irrégulière", n'avait "ni activité ni formation" et dont "l'ensemble de la famille se trouve au Maroc". Elle surenchérissait en assurant qu'elle avait "vu un médecin" à l'issue duquel " rien ne s'opposait à son retour au pays".
Le Nouvel Obs (en ligne), pas signé.
Trois en trois phrases, joli !
Amarilla
Interrogé par Jean-Michel Apathie lors de la matinale de RTL, la secrétaire d'Etat chargée de la Famille affirmait que cette jeune femme était "en situation irrégulière", n'avait "ni activité ni formation" et dont "l'ensemble de la famille se trouve au Maroc". Elle surenchérissait en assurant qu'elle avait "vu un médecin" à l'issue duquel " rien ne s'opposait à son retour au pays".
Le Nouvel Obs (en ligne), pas signé.
Trois en trois phrases, joli !
Amarilla
Re: Perles de journalistes
Ce n'est pas une perle de journaliste mais de futur correcteur.j'ai brouillé beaucoup de noir

A moins qu'il ne s'agisse d'un joli lapsus.
Je trouve ça très mignon en tout cas.
Si on brouille du noir, on broie des oeufs, non ?
Re: Perles de journalistes
On peut aussi se broyer avec son voisin de palier. Ça doit faire mal...
Et sinon, je ne sais pas si elle a déjà été évoquée ici (j'ai lu une bonne partie des échanges de ce fil sans l'apercevoir), mais que pensez-vous de l'expression "suite à" qui a désormais envahi les médias, à l'écrit comme à l'oral.
A l'origine, il s'agit d'une faute, et même d'une moquerie il me semble, caricaturant le français administratif et policier, dans la même veine que "rapport à" qui est, elle, toujours perçue comme caricaturale : "Nous avons dressé un procès-verbal, rapport à l'incident, chef" nous fait sourire. "Nous avons dressé un procès-verbal suite à l'incident, chef" ne nous choque plus.
Etant donné cette invasion de fait, pensez-vous, chers correcteurs, chères correctrices, qu'il faille la considérer comme fautive ?
Pour ma part, je préfère l'éviter et utiliser en général "à la suite de". Mais certains m'ont reproché la lourdeur de cette locution... Qu'en pensez-vous ?
Et sinon, je ne sais pas si elle a déjà été évoquée ici (j'ai lu une bonne partie des échanges de ce fil sans l'apercevoir), mais que pensez-vous de l'expression "suite à" qui a désormais envahi les médias, à l'écrit comme à l'oral.
A l'origine, il s'agit d'une faute, et même d'une moquerie il me semble, caricaturant le français administratif et policier, dans la même veine que "rapport à" qui est, elle, toujours perçue comme caricaturale : "Nous avons dressé un procès-verbal, rapport à l'incident, chef" nous fait sourire. "Nous avons dressé un procès-verbal suite à l'incident, chef" ne nous choque plus.
Etant donné cette invasion de fait, pensez-vous, chers correcteurs, chères correctrices, qu'il faille la considérer comme fautive ?
Pour ma part, je préfère l'éviter et utiliser en général "à la suite de". Mais certains m'ont reproché la lourdeur de cette locution... Qu'en pensez-vous ?
Re: Perles de journalistes
Bonjour !letibelim a écrit : que pensez-vous de l'expression "suite à" [...] pensez-vous qu'il faille la considérer comme fautive ? Pour ma part, je préfère l'éviter et utiliser en général "à la suite de". Mais certains m'ont reproché la lourdeur de cette locution... Qu'en pensez-vous ?
.....Le Bon usage (1988) ne fait pas allusion à cette expression. Mais, actualisant Le français correct de Maurice Grevisse, Michèle Lenoble-Pinson (§ 440) la confine dans le style commercial, comme l'ont fait Girodet et Hanse.
.....‹ Faisant suite à › peut aussi convenir quand les circonstances s'y prêtent.
.....Cordialement.
Re: Perles de journalistes
Ann65, comme tu le dis c'était un lapsus... je ne sais pas ce qui m'a prise ce jour-là, écrire "brouiller du noir" au lieu de "broyer du noir"... à croire que j'étais bourrée, ma parole ! 

Re: Perles de journalistes
Bonjour a tous,
En vacances quelque part en Asie (d'ou le clavier sans accents), je recois ce mail d'un ami correcteur :
Mon cher B.
Malgré une lecture en survol du "Libé des écrivains" (jeudi 25 mars), une perle m'a sauté au visage et m'a fait immédiatement penser à celles que tu collectionnes : "Nous nous déversons dans les couloirs tournants à la recherche de cette terrasse dont tout Paris nous rabâche les oreilles."
Article titré "Et soudain, soudain le beau gosse Joffrin" et signé de Véronique Fiszman (auteur de "Petites faiblesses inavouables", Léo Scheer, 2009), dame qui précise plus loin : " Pas de panique les petits, les journalistes, les vrais, sont là pour surveiller, corriger, rassurer."
Nous voici donc rassures !
En vacances quelque part en Asie (d'ou le clavier sans accents), je recois ce mail d'un ami correcteur :
Mon cher B.
Malgré une lecture en survol du "Libé des écrivains" (jeudi 25 mars), une perle m'a sauté au visage et m'a fait immédiatement penser à celles que tu collectionnes : "Nous nous déversons dans les couloirs tournants à la recherche de cette terrasse dont tout Paris nous rabâche les oreilles."
Article titré "Et soudain, soudain le beau gosse Joffrin" et signé de Véronique Fiszman (auteur de "Petites faiblesses inavouables", Léo Scheer, 2009), dame qui précise plus loin : " Pas de panique les petits, les journalistes, les vrais, sont là pour surveiller, corriger, rassurer."
Nous voici donc rassures !