joechouky a écrit :un bien beau post, un peu précieux peut-être, coco 47.
Reste qu'un correcteur orthographique c'est bien pratique, surtout quand en tapant vite, on écrit bine ou lieu de bien ou apr au lieu de par. Et restent les mots qu'on a jamais su écrire, souligné en rouge ça fait réfléchir. jusque là, je croyais dur comme fer à "l'ascenceur".
Quant à la langue, à mon sens il s'agirait plutôt de la faire évoluer dans l'invention des mots et la façon de les agencer, de les tordre, de les faire se percuter pour que naisse du sens, quitte à zapper le "ne" de la négation.
L'inverse (sans offense) du triple point d'exclamation qui tente tant bien que mal de palier des lacunes de style. L'emphase a rarement besoin d'un grand trait vertical et d'un point. reste que l'écriture de post, comme celle de sms est un exercice particulier, on y met bien des smiley pur appuyer une blague (peut-être parce qu'elle est très mauvaise et que l'on craint qu'elle tombe à plat).
L'orthographe c'est aussi le sens et l'histoire des mots. dans une langue étrangère qu'on ne maîtrise pas parfaitement, on remplit souvent les trous du sens en rapprochant un mot nouveau d'un autre que l'on connaît, par sa racine, son orthographe, quitte à se planter.
Bonjour,
(comme on dit sur le Net)
Si vous permettez: j'ai vraiment beaucoup de mal à comprendre les raisons de l'état déplorable de la langue sur Internet et il m'arrive de penser qu'on s'y applique à mal écrire avec autant de sérieux qu'autrefois les premiers de la classe s'évertuaient à tirer la langue sur les accords. Je ne crois pas qu'un tel raz de marée aurait eu lieu sans les quelques ficelles enseignées par certains intellectuels des années 1950 à 1970 (français en particulier) et reprises dans les IUFM (officines hors contrôle démocratique où se prépare l'enseignement moderne).
Par exemple je ne comprends pas comment on peut trouver ne serait-ce qu'un tantinet "précieux" le message de coco47, qui ne fait qu'exprimer très sobrement et calmement le consensus minimum qu'on peut attendre sur un forum dédié au journalisme et ici plus spécialement à la correction. Je m'attends donc logiquement au même traitement si je m'étonne par exemple que vous n'écriviez pas "pallier", pourtant une des plus connues des fautes mais surtout parce que le sens de ce verbe n'est ni "remplacer" ni "résoudre"... Cela veut-il dire que pouvant employer un correcteur automatique c'est sciemment que vous ne le faites pas ? Ou que vous tenez à montrer que vous ne le faites pas ? Parce que c'est "l'écriture des post", donc un monde à part ? Je vous assure que mes questions sont candides: je ne comprends vraiment pas ce qui se passe.
Comprenez-moi, et faut-il le redire je n'agresse personne (je crois !) mais on ne peut pas jouer sur tous les tableaux, et personne n'irait sur un terrain de foot dire que "c'est pas comme ça qu'on joue, marre des règles, il faut bousculer tout ça pour que ça retrouve du sens", comme si le foot n'avait pas assez de son sens, et attendait les critiques. Je ne dis pas que c'est bonnement ce que vous dites ou que ça résume profondément ce que vous pensez, à vrai dire de toute façon c'est un mouvement de fond et il nous emportera tous, donc peu importe untel et untel. Je suis très étonné, et ça ne vous concerne pas en personne, des réactions que suscite,
sur un tel site, la moindre remarque allant dans un sens qui devrait y être gravé dans le marbre.
Vous parlez des "smilies" (au pluriel) et de leur fonction. Précisément je m'étais promis de dire quelque chose là-dessus (volée de bois en perspective). D'abord leur nom nunuche comme la chose elle-même, me gêne un peu (ne serait-ce que parce qu'ils ne sourient pas toujours), et je mets donc des guillemets à ces
pictogrammes accessoires à la communication informatique. Ensuite et surtout parce que comme vous dites ils
appuieraient le sens (semblant alors leur accorder ce que vous refusez plus haut au point d'exclamation). Comment se fait-il que tout à coup, la chose arrivant sur le marché avec l'ordinateur, elle ait été normalisée à ce point - au point qu'on la retrouve comme fonction sur des sites fréquentés par des adultes, veux-je dire, alors qu'on l'imaginerait plutôt l'affaire des moins de dix ans (c'est ce qu'aurait pensé n'importe qui, enfants compris, vers 1950) ? C'est la question préalable, qui sert en tandem pour les SMS.
Ensuite, une langue a-t-elle besoin d'appuis ? de secours (apparemment oui, mais sur un autre plan) ? Pourquoi ne pas la laisser aux précieux et aux grincheux, et ne plus communiquer que par ces joyeux moyens qui tendent à la parasiter - et je l'ignore mais il y a sans doute aussi moyen d'émettre des sons, non ? Pourquoi en garder un peu, de la langue, juste assez pour que - tout de même - un lambeau de sens demeure ? Serait-ce que absolument sans ELLE il ferait froid dans le monde ? Comment faisaient Aymé, Proust, Gracq, Jouhandeau, Stendhal et le commissaire San-Antonio avant ?
Besoin de "simplification" ?
Comme vous le suggérez vous-même ces gadgets ont le plus souvent un emploi bien spécifique: sur-signifier ce qui est pauvrement énoncé, répéter en image-bébé le lieu commun qu'on vient généralement d'énoncer, truffer des marques de l'humour ou de l'humeur des phrases trop pauvres en ces matières, à moins qu'ils ne soient mis pour les euphémiser - bref ça va plus vite que tourner un clip (ou de dessiner) et ça permet, à peu de frais, de ne pas laisser le lecteur (comme l'auteur) tout seul dans le noir avec le rébarbatif TEXTE. Comme il arrive quand même que certains "forumeurs" à l'écriture assez claire et suffisamment expressive éprouvent eux aussi le besoin d'agrémenter leurs messages de ces petites bêtes, plus parcimonieusement il est vrai, il serait intéressant de savoir en quoi elles leur font besoin, et s'ils n'ont pas un peu l'impression, ce faisant (comme avec l'indulgence pour le SMS), de servir de caution à une descente déjà bien avancée dans le cours rapide de la pire version de l'anti-intellectualisme: l'anti-lettrisme (i. e. être contre la littérature et tout ce qu'elle suppose en amont). Du simple fait de cette prothèse ajoutée au langage.
Admettons enfin que je réponde à un message truffé de "smilies" sans en mettre moi-même: suis-je impoli, voire méprisant ? Y aurait-il les mauvaises vieilles conventions (majuscules, Vous, Monsieur, ponctuation) et les bonnes nouvelles conventions (tout en minuscules, tu, bonjour, "smilies" et fonetik, ponctuation anarchique ou inexistante), celles-ci respectables et intouchables, celles-là éminemment attaquables et bonnes à transgresser ?
Je suis désolé que ce soit "tombé" sur vous mais c'est à cause de votre "précieux", et vous avez compris que le propos est général. Ça fera avancer le schmilmachin.
Cordialement.
P. S. Pendant qu'on y est, d'ordre général: mieux vaudrait dire "employer" (que "utiliser") les "smilies" ; en effet on utilise un couteau comme tournevis mais on emploie un (ou bien on use d'un) tournevis pour dévisser.
corrigé: mots/lettres manquants, sans importance, et "tounevis"... et "me gène" un peu, horreur, mais que fait l'informatique !