Chère, très chère EMI-CFD
Publié : 14 déc. 2007, 11:28
Etant moi-même venue me renseigner sur ce forum au moment où je recherchais des avis concernant l’emi-cfd, je viens apporter ma modeste contribution, qui ne concerne pas le contenu de la formation en elle-même, mais les pratiques quelque peu cyniques de l’école en matière de sélection des élèves.
Il y a quelques mois de cela, je recherchais une formation courte en photojournalisme afin d’avoir, l’espace de quelques mois, un cadre de travail qui me permette de confronter mon travail à celui d’autres photographes et d’obtenir quelques clés quant au fonctionnement du milieu. Mon choix s’est porté sur l’emi-cfd, d’une part parce qu’à ma connaissance, c’était la seule école qui possède une formation réellement orientée sur le reportage photo, d’autre part parce qu’après avoir recueilli l’avis des anciens élèves, il me semblait que la formation était sérieuse et les intervenants compétents (là encore, je ne remets absolument pas en question le contenu pédagogique des formations dispensées, et pour cause !). J’avais eu l’occasion d’apprécier le travail de certains d’entre eux au sein du projet Territoires de fiction, monté par le directeur de la formation photo, et j’étais assez séduite par leur démarche.
La formation est accessible sur tests, qui se déroulent en 3 parties. On vous demandera pour les passer 40 euros, ce qui est plutôt modique au regard des prix pratiqués par d’autres écoles. La première partie consiste en une série de tests : un de culture générale (facile), un portant sur l’actualité récente (relativement facile également), un sur la connaissance du milieu de la photo (que j’ai trouvé plus ardu) et une synthèse à partir de dépêches d’agence. Le jour du test, on vous remet un sujet de reportage photo, à traiter en 3 semaines (en l’occurrence, il s’agissait de l’élection présidentielle).
Lors des réunions d’information, l’équipe nous informe qu’il existe 3 possibilités pour financer la formation : un prise en charge du Fongecif (ou autre organisme habilité), un financement gracieusement offert par le Conseil régional, un financement personnel (dans ce cas là, les frais de scolarité s’élèvent à 5700 euros, contre le double lorsque c’est le Fongecif qui vous prend en charge). Etant éligible à un financement Fongecif, je m’enquiers de la procédure à suivre.
Je rends mon reportage fin avril. A la mi-juin, j’apprends que je suis admissible et que l’on me convoquera courant septembre pour passer l’entretien final. Fin septembre, je me rends donc à l’entretien, munie de mon book. Dans la foulée, j’envoie mon dossier au Fongecif. J’apprends 15 jours plus tard que je suis admise à l’école ; Joie, joie, pleurs de joie comme dirait l’autre. J’appelle l’école pour savoir si j’ai des démarches particulières à effectuer et je précise que j’attends la réponse du Fongecif pour la mi-novembre.
J’étais en CDD à ce moment là (un job alimentaire, mais avec un salaire correct) ; ma boîte me propose un prolongement de CDD jusqu’à fin décembre, que je refuse car la formation commence précisément en décembre. Toute guillerette et impatiente de commencer la formation, je me retrouve donc pour quelques semaines au chômage, temps que j’emploie à me perfectionner côté technique. Mi-novembre, j’apprends que le Fongecif refuse de financer ma formation, au motif que d’autres salariés peuvent se prévaloir d’une plus grande ancienneté que la mienne. « Damned » me dis-je, mais après tout, le photojournalisme n’étant pas précisément le secteur le plus dynamique du pays en ce moment, je peux comprendre leur décision de ne pas financer une formation à 11 000 euros. J’appelle derechef l’école pour leur annoncer la mauvaise nouvelle. On me conseille de faire appel de la décision, ce que je m’empresse de faire, mais je précise qu’à défaut d’obtenir gain de cause auprès du Fongecif, je suis décidée à piller intégralement mon PEL pour payer la formation moi-même. On me répond qu’il n’y a aucun problème, et que le paiement peut s’échelonner sur plusieurs échéances, ce qui me rassure parce que lâcher d’un seul coup 5700 euros, ça plombe un peu mon budget aux entournures.
Je dépose un recours auprès du Fongecif, mais ma conseillère me fait comprendre qu’il y a peu de chances que ma requête aboutisse. La commission de recours se réunissant le 8 décembre et les cours commençant le 3, je reprends donc contact avec l’école le 26 novembre, pour savoir s’ils veulent que j’effectue un premier versement sur mes fonds propres. Et là, je m’entends dire que l’école a accepté plus de candidats qu’ils n’en pouvaient réellement accueillir, et qu’il n’y a plus de place pour moi. Quelque peu interloquée, et essayant de rester digne et calme, je me mets à exposer ma situation, en expliquant que j’ai quitté un job pour poursuivre cette formation, que j’ai débloqué l’argent nécessaire et qu’ayant passé et réussi les tests d’admission, je trouve plutôt légitime d’être autorisée à suivre les cours.
Quelques mails et coups de téléphones plus tard, j’apprends le fin mot de l’histoire. Le financement personnel – qui était, dès le début, l’une des options proposées par l’école – est beaucoup moins intéressant pour eux qu’un financement Fongecif et leur sélection finale s’effectue donc en fonction de critères éminemment matériels. En appel, le Fongecif a maintenu sa décision et je n’ai donc pas pu intégrer l’école.
Qu’une école, privée de surcroît, ait des impératifs budgétaires, je le conçois malgré ma répugnance viscérale pour les chiffres. Mais être prévenue, à une semaine de la rentrée, alors que j’avais lâché un job et pris toutes mes dispositions pour suivre cette formation, que je suis refusée parce que je n’ai pas obtenu de financement du Fongecif, je trouve ça juste cynique, scandaleux et irrespectueux. Je sais que beaucoup d’écoles de journalisme sont des boîtes à fric, mais je pensais que l’emi-cfd échappait à ce travers. Depuis, un ami qui avait suivi la formation (dont il était globalement satisfait) m’a confié que mon histoire ne le surprenait guère et qu’il avait toujours pensé que la sélection des candidats s’opérait sur des critères plutôt intéressés….
Voilà pour l’histoire de mes mésaventures avec l’emi-cfd. On m’a gentiment suggéré de reprendre contact l’année prochaine, en me précisant que je n’aurai pas à repasser par toutes les épreuves de sélection (merci, c’est bien urbain). Le directeur de l’école (un élu vert, qui se présente sur son blog comme citoyen et solidaire, je me gausse) n’a jamais daigné répondre à mes mails et mes appels, et je n’ai pas suivi les conseils de mes amis qui m’encourageaient à m’enchaîner devant le 7/9 rue des petites écuries. La conseillère du Fongecif m’a appris que ce genre de pratiques était malheureusement courant, et comme les recours sont inexistants, je tenais simplement à attirer l’attention des candidats potentiels sur la gestion pas très propre de l’école.
Il y a quelques mois de cela, je recherchais une formation courte en photojournalisme afin d’avoir, l’espace de quelques mois, un cadre de travail qui me permette de confronter mon travail à celui d’autres photographes et d’obtenir quelques clés quant au fonctionnement du milieu. Mon choix s’est porté sur l’emi-cfd, d’une part parce qu’à ma connaissance, c’était la seule école qui possède une formation réellement orientée sur le reportage photo, d’autre part parce qu’après avoir recueilli l’avis des anciens élèves, il me semblait que la formation était sérieuse et les intervenants compétents (là encore, je ne remets absolument pas en question le contenu pédagogique des formations dispensées, et pour cause !). J’avais eu l’occasion d’apprécier le travail de certains d’entre eux au sein du projet Territoires de fiction, monté par le directeur de la formation photo, et j’étais assez séduite par leur démarche.
La formation est accessible sur tests, qui se déroulent en 3 parties. On vous demandera pour les passer 40 euros, ce qui est plutôt modique au regard des prix pratiqués par d’autres écoles. La première partie consiste en une série de tests : un de culture générale (facile), un portant sur l’actualité récente (relativement facile également), un sur la connaissance du milieu de la photo (que j’ai trouvé plus ardu) et une synthèse à partir de dépêches d’agence. Le jour du test, on vous remet un sujet de reportage photo, à traiter en 3 semaines (en l’occurrence, il s’agissait de l’élection présidentielle).
Lors des réunions d’information, l’équipe nous informe qu’il existe 3 possibilités pour financer la formation : un prise en charge du Fongecif (ou autre organisme habilité), un financement gracieusement offert par le Conseil régional, un financement personnel (dans ce cas là, les frais de scolarité s’élèvent à 5700 euros, contre le double lorsque c’est le Fongecif qui vous prend en charge). Etant éligible à un financement Fongecif, je m’enquiers de la procédure à suivre.
Je rends mon reportage fin avril. A la mi-juin, j’apprends que je suis admissible et que l’on me convoquera courant septembre pour passer l’entretien final. Fin septembre, je me rends donc à l’entretien, munie de mon book. Dans la foulée, j’envoie mon dossier au Fongecif. J’apprends 15 jours plus tard que je suis admise à l’école ; Joie, joie, pleurs de joie comme dirait l’autre. J’appelle l’école pour savoir si j’ai des démarches particulières à effectuer et je précise que j’attends la réponse du Fongecif pour la mi-novembre.
J’étais en CDD à ce moment là (un job alimentaire, mais avec un salaire correct) ; ma boîte me propose un prolongement de CDD jusqu’à fin décembre, que je refuse car la formation commence précisément en décembre. Toute guillerette et impatiente de commencer la formation, je me retrouve donc pour quelques semaines au chômage, temps que j’emploie à me perfectionner côté technique. Mi-novembre, j’apprends que le Fongecif refuse de financer ma formation, au motif que d’autres salariés peuvent se prévaloir d’une plus grande ancienneté que la mienne. « Damned » me dis-je, mais après tout, le photojournalisme n’étant pas précisément le secteur le plus dynamique du pays en ce moment, je peux comprendre leur décision de ne pas financer une formation à 11 000 euros. J’appelle derechef l’école pour leur annoncer la mauvaise nouvelle. On me conseille de faire appel de la décision, ce que je m’empresse de faire, mais je précise qu’à défaut d’obtenir gain de cause auprès du Fongecif, je suis décidée à piller intégralement mon PEL pour payer la formation moi-même. On me répond qu’il n’y a aucun problème, et que le paiement peut s’échelonner sur plusieurs échéances, ce qui me rassure parce que lâcher d’un seul coup 5700 euros, ça plombe un peu mon budget aux entournures.
Je dépose un recours auprès du Fongecif, mais ma conseillère me fait comprendre qu’il y a peu de chances que ma requête aboutisse. La commission de recours se réunissant le 8 décembre et les cours commençant le 3, je reprends donc contact avec l’école le 26 novembre, pour savoir s’ils veulent que j’effectue un premier versement sur mes fonds propres. Et là, je m’entends dire que l’école a accepté plus de candidats qu’ils n’en pouvaient réellement accueillir, et qu’il n’y a plus de place pour moi. Quelque peu interloquée, et essayant de rester digne et calme, je me mets à exposer ma situation, en expliquant que j’ai quitté un job pour poursuivre cette formation, que j’ai débloqué l’argent nécessaire et qu’ayant passé et réussi les tests d’admission, je trouve plutôt légitime d’être autorisée à suivre les cours.
Quelques mails et coups de téléphones plus tard, j’apprends le fin mot de l’histoire. Le financement personnel – qui était, dès le début, l’une des options proposées par l’école – est beaucoup moins intéressant pour eux qu’un financement Fongecif et leur sélection finale s’effectue donc en fonction de critères éminemment matériels. En appel, le Fongecif a maintenu sa décision et je n’ai donc pas pu intégrer l’école.
Qu’une école, privée de surcroît, ait des impératifs budgétaires, je le conçois malgré ma répugnance viscérale pour les chiffres. Mais être prévenue, à une semaine de la rentrée, alors que j’avais lâché un job et pris toutes mes dispositions pour suivre cette formation, que je suis refusée parce que je n’ai pas obtenu de financement du Fongecif, je trouve ça juste cynique, scandaleux et irrespectueux. Je sais que beaucoup d’écoles de journalisme sont des boîtes à fric, mais je pensais que l’emi-cfd échappait à ce travers. Depuis, un ami qui avait suivi la formation (dont il était globalement satisfait) m’a confié que mon histoire ne le surprenait guère et qu’il avait toujours pensé que la sélection des candidats s’opérait sur des critères plutôt intéressés….
Voilà pour l’histoire de mes mésaventures avec l’emi-cfd. On m’a gentiment suggéré de reprendre contact l’année prochaine, en me précisant que je n’aurai pas à repasser par toutes les épreuves de sélection (merci, c’est bien urbain). Le directeur de l’école (un élu vert, qui se présente sur son blog comme citoyen et solidaire, je me gausse) n’a jamais daigné répondre à mes mails et mes appels, et je n’ai pas suivi les conseils de mes amis qui m’encourageaient à m’enchaîner devant le 7/9 rue des petites écuries. La conseillère du Fongecif m’a appris que ce genre de pratiques était malheureusement courant, et comme les recours sont inexistants, je tenais simplement à attirer l’attention des candidats potentiels sur la gestion pas très propre de l’école.