ann65 a écrit :Un de mes clients a même exigé que je "corrige" "
Ils se sont succédé" en "
Ils se sont succédés".
[…]
L'argument imparable (enfin imparable

...) "
Nos lecteurs pensent qu'il faut toujours accorder le participe passé avec l'auxiliaire être, si nous enlevons le S, ils vont penser que nous avons fait une faute !" C'est du lourd !!!
Effectivement, quand il faut faire volontairement une faute pour que le client, qui croit que c'est la forme fautive qui est la bonne, ne puisse pas penser que l'on a fait une faute, ça se complique ! Il y a là une sorte de mise en abîme perverse propre à conduire au suicide le correcteur rigoriste. (A ce propos, je ne sais pas s'il existe des statistiques à ce sujet, mais j'ai noté tout au long de ma carrière un paquet de suicides de correcteurs. J'ai personnellement côtoyé de près, professionnellement, cinq futurs suicidés, alors que, hors métier, je n'en ai croisé qu'un seul. Je ne dis pas que c'est dû au métier, mais peut-être au profil de ceux et celles qui l'embrassent.)
Une anecdote pour revenir à ce que raconte Ann. C'était dans les années 80. Une PA (petite annonce) de
France-Soir annonçait la vente, par un professionnel, de
magnétoscopes VHF. Forcément, je corrige pour
VHS (la VHF, en tant que marin, je sais ce que c'est : une radio à ondes ultra courtes ; rien à voir avec la vidéo). Le lendemain, la PA revient, avec VHF de nouveau, et un mot de la préposée aux PA :
« Le client exige VHF. Reparution gratuite suite à notre erreur. » Têtu, je recorrige : VHS. Le lendemain, l'annonce revenait en VHF, à nouveau gratuite, avec protestation véhémente du service des PA.
Là, j'ai fait l'effort d'aller expliquer à la secrétaire que ce type se foutait de nous et avait trouvé le moyen de faire passer son annonce gratos en faisant volontairement une faute pour pouvoir nous reprocher d'avoir modifié son texte. L'annonce n'est plus jamais revenue.