Eric H. a écrit :
Toutefois, ils sont rarement aussi bien distribués que les grosses maison. Ils ont aussi, bien souvent, des budgets marketing bien moindres. Donc...
C'est exact, mais s'il s'agit d'un premier livre, la priorité est de publier (à compte d'éditeur). En général, les éditeurs plus importants s'intéressent aux auteurs déjà publiés. Ils se contentent souvent de rapatrier des auteurs qui déjà connu un succès d'estime ailleurs.
En d'autres termes, pour un débutant, il s'agit avant tout de briser la spirale infernale : "tant que je n'ai rien publié, personne ne me prend au sérieux ; mais si personne ne me prend au sérieux, je ne serai jamais publié." Et cela reste plus facile chez un petit éditeur de province.
J'ai vécu ce changement radical de regard. Tant qu'on est pas publié, on reste aux yeux du milieu un sympathique amateur, voire un doux rêveur vaguement bohème. Quand on est publié à compte d'éditeur, même chez un petit, on passe un cap. Ca veut dire que votre nom apparaît sur les moteurs de recherche (Electre, Amazon), qu'on est référencé au dépot légal, qu'on apparaît dans les catalogues des librairies et dans ceux de quelques bibliothèques, qu'on attire quelques articles dans des revues spécialisées, etc. Cela montre également qu'on est capable de respecter les délais, qu'on ne s'effarouche pas à la lecture d'un contrat d'édition, qu'on ne se prend pas pour un génie maudit lorsque l'éditeur propose quelques corrections et qu'on sait se tenir aux formats imposés par l'imprimerie. En bref, ça prouve qu'on sait déjà faire.
(J'aimerais écrire qu'on "devient pro" mais, évidemment, ceux qui vivent de leur plume constituent une très petite minorité).
Ceci pour dire que si on a la chance de publier chez un éditeur honnête, même petit et même en province, il ne faut pas hésiter. C'est déjà franchir un gros obstacle.