ann65 a écrit :
Le journalisme est un miroir aux alouettes. Sortir d'une école et penser gagner sa vie en pigeant relève de l'utopie à mon avis.
Je ne suis pas sûre qu'un débutant soit crédible en tant que pigiste. En tous cas par les titres sérieux (ou les agences de com sérieuses). Il ne faudrait jamais accepter de bosser pour des "salaires" misérables, ridicules et dérisoires proposés par des margoulins (j'ai lu ici qu'un site payait 2 euros 50 le feuillet !!!!).
En acceptant ces conditions vous vous dévalorisez totalement et dévalorisez la profession. .
Tout à fait d'accord. C'est pourtant ce qui se pratique et ce qui continue à se pratiquer. En acceptant des salaires misérables, on contribue à la précarisation de la profession.
ann65 a écrit :cilou a écrit : il faut parfois un ou deux ans pour réussir à en vivre, mais un ou deux ans de galère professionnelle dans sa vie, c'est plutôt banal.
Mieux vaut éviter les généralités, non ?
Un ou deux ans, OK...
Un ou deux ans à faire des stages (rémunérés dans le meilleur des cas 300 euros )et se faire les dents sur quelques piges... C'est assez banal.
Mais je crois qu'il est raisonnable de ne pas s'entêter quand on se rend compte que l'on ne progresse pas, sauf à vouloir se se retrouver à 30 ans avec le moral dans les chaussettes et une expérience professionnelle très peu valorisante,
Il y a beaucoup de métiers très intéressants et valorisants dans lesquels on peut s'épanouir, plus que celui "d'intello précaire" en tout cas. Enfin à mon avis.
Voilà, le problème, c'est que je considère que sortir d'une école, avec un Bac + 5, des écoles qui ont un prix (6000 euros pour le CFJ sans compter le coût de la vie à Paris et Lille) et se retrouver avec 2-3 ans de galère, ce n'est PAS banal. Il n'y a
quasiment que le secteur du journalisme où les étudiants sont face à cette situation.
Les études ont un coût que l'exercice du métier ne parvient pas, avant 5-6 ans, à rembourser.
Ensuite, les journalistes pigistes précaires de plus de 25 ans sont en fait assez nombreux et les années de galère sont en fait plus souvent au nombre de 5, 6 voire plus...
Les raisons pour lesquelle ils restent dans cette profession ont été très bien analysées par Alain Accardo
Généralement, ils ne savent pas vraiment quoi faire d'autre
Les études suivies ne permettent pas forcément de rebondir sur ses pattes, il faut alors suivre une formation complémentaire.
Or, cette formation a un coût. Il y a un autre inconvénient à cette réorientation : le sentiment que le bac + 5 obtenu n'a servi à rien finalement.
PascalSR a écrit :Dans ce questionnaire, il y a une question qui m'a interpellé, qui résume à elle seule, écrite ainsi, l'image déformée que peuvent avoir les
« wannabe » sur le métier de journaliste dans son ensemble.
Narscimonel a écrit :Si vous n'avez pas de boulot, arrivez-vous à vivre de vos piges ?
Bien sûr, je vais réagir à ce que tu dit PascalSR.
Je ne sais pas si je suis un "wannabe". Certes, je l'avoue, je n'ai jamais travaillé dans le journalisme. J'ai écrit quelques piges, assez mal payées mais je suis encore étudiant, ce qui explique peut être l'image que j'ai du métier
Sauf que : j'ai énormément lu de témoignages (de journalistes, j'entends), de statistiques qui ont forgé cette image. Autrement dit, cette image "déformée" est celle que de nombreux pigistes ont déjà de leur situation.
Je vais tenter d'expliquer le sens de ma question.
D'après ce que j'ai vu/lu,
certains pigistes ont du mal à vivre uniquement de leurs piges. Comme dit kaeak " travailler dans autre chose, si besoin, en attendant et en complément"...
Ma question était donc, sans aucun complément, extra ou autres (serveur, plongeur, ménages dans la communication) si certains d'entre vous arrivaient à vivre correctement (comme dirait Cilou, en ne s'habillant pas à Emmaeus)..
Ce que j'entends aussi par là, c'est comment faites vous pour payer un loyer souvent élevé (région parisienne) ?
Actuellement en tant qu'étudiant, je n'ai pas de voiture, pas d'assurance. Je suis seul et je bénéficie d'aides comme l'APL, de la sécurité étudiante et de plein de réductions PARCE QUE je suis étudiant.
En dehors de rares occaz, j'ai environ 660 euros pour vivre, tout compris (électricité, loyer, abonnement du portable, téléphone fixe, alimentation, loisirs). Je précise aussi que je n'ai ni Internet, ni d'imprimante qui sont indispensables pour un journaliste et qui impliquent un certain coût.
Les prix des piges ont l'air extrêmement variables. La moyenne du feuillet est apparemment de 65 euros, mais n'est-il pas le plus souvent payé moins ? Sachant qu'il faut encore compter les frais de reportage, de déplacement, de téléphone.
J'ai calculé que pour vivre correctement, il fallait vendre environ 10-15 feuillets par semaine en partant d'une base à 30 euros. Ce n'est qu'une moyenne et ça donne déjà un salaire brut correct : 1800. Ce qui en net, doit faire dans les 1600. En région parisienne, un loyer vaut environ 700, 800 euros.
Mes calculs ne sont peut être pas corrects, puisque faits à la va vite et avec une connaissance très limitée de la vie parisienne.
Sachant cela, est'-il vraiment possible avec toute la concurrence de tous les pigistes, journalistes, de vendre 10-15 feuillets par semaine ?
Et encore faut-il qu'ils soient acceptés, trouver un sujet non traité et compagnie. Sachant encore que les idées sont rarements uniques et ce que ce qui fait la différence, c'est la manière dont on les exprime.